Avec Exilis, le Mémorial de Rivesaltes et six autres institutions des deux côtés de la frontière mettent la mémoire en réseau.
Avant son lancement officiel ce 4 avril 2024, Céline Sala Pons, la directrice du Mémorial de Rivesaltes, dévoile la raison d’être et les axes de fonctionnement du futur Réseau Exilis qui mettra en commun les ressources mémorielles de sept structures des Pyrénées-Orientales et de Catalogne.
Mémorial du camp de Rivesaltes, Mémorial du camp d’Argelès-sur-Mer, Maternité d’Elne, Château royal de Collioure de ce côté-ci de la frontière et Musée de l’Exil de La Jonquera, Mémorial democratic et Direction générale de la Mémoire démocratique de Catalogne de l’autre. Voilà les sept institutions qui vont articuler leurs fonds et leur mémoire dans ce Réseau Exilis, un projet ambitieux financé par le programme européen Interreg Poctefa.
Un projet historique complètement inédit
L’objectif de ce "projet historique complètement inédit", comme le décrit la directrice du Mémorial du camp de Rivesaltes ? "Fédérer Rivesaltes, Argelès-sur-Mer, Collioure, Elne, La Jonquera, le Mémorial democratic, la direction générale catalane de la Mémoire démocratique, explique Céline Sala Pons. C’est une idée née avec la signature d’un accord-cadre avec la Catalogne en 2019, à Collioure, par Hermeline Malherbe (vice-présidente du l’EPCC du Memorial-NDLR). Je voulais que Rivesaltes devienne le navire-amiral qui accompagne la flotte mémorielle de Catalogne nord et Catalogne sud".
Un Pass Mémoire, la cartographie des routes mémorielles transfrontalières et un premier colloque à Elne
Sur ces territoires voisins, cette histoire commune de conflits et d’exils, "qui traverse la frontière et structure notre mémoire de 1936 à 1946 et la fermeture de la frontière, a une grande cohérence et une très forte légitimité. Le concept de mémoire démocratique y est intact, le régime mémoriel cohérent", souligne Céline Sala Pons. Ce réseau est très enthousiasmant pour nous, nous nous devons d’être à la hauteur".
1936-1946, une décennie d’histoire "durant laquelle ce territoire transfrontalier verra passer à travers les Pyrénées des réfugiés venus d’Espagne mais aussi des résistants et des juifs étrangers qui fuyaient Vichy et l’occupant nazi", rappelle le communiqué commun qui annonce le lancement du réseau ce 4 avril, à 17 h 30, à Rivesaltes.
Premier colloque commun à Elne, en 2025
Un état des lieux a été dressé, financé par le Mémorial de Rivesaltes "pour identifier nos forces et nos faiblesses puis on a établi une liste d’actions qui seront financées à 65 % par l’Union européenne", précise la directrice. Parmi elles, un Pass Mémoire "pour faciliter la circulation des publics", une identité visuelle et une signalétique communes avec des écrans tactiles chartés à l’entrée de tous les sites, une base de données des exilés républicains espagnols, une cartographie des routes mémorielles transfrontalières de l’Andorre à la Méditerranée, la diffusion des expositions temporaires "comme celle sur Bartoli qui pourrait aller en Catalogne", la conception d’ateliers transfrontaliers et de contenus pédagogiques, la formation des guides des deux côtés de la frontière, l’organisation de colloques et de séminaires de recherche.
Le premier colloque du Réseau Exilis doit se tenir à l’automne 2025 dans les Pyrénées-Orientales, à la Maternité d’Elne. Il portera sur "Les Femmes et les enfants dans les camps".
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