Hécatombe commerciale dans cette rue du centre-ville de Perpignan : sept boutiques fermées
La rue des Trois journées est dans le creux de la vague. Les fermetures de magasins s’enchaînent depuis plusieurs mois et les repreneurs ne se bousculent pas.
Sept locaux, voisins les uns des autres, sont fermés dans la rue des Trois journées, juste à l’angle de la très fréquentée et centrale rue des Marchands. Commercialement, l’image fait tache dans le centre-ville de Perpignan. Et fait grincer les dents de certains voisins qui assistent, impuissant, au bal des tirages de rideaux. "Tout s’est fait en six mois. C’est incroyable. Nous les avons tous vus partir les uns après les autres", commente une commerçante du quartier dont l’anonymat sera respecté.
Si les boutiques pour enfants, Du pareil au même et Okaïdi avaient déjà fermé depuis 2020 pour la première et 2021 pour la seconde, elles ont été suivies ces derniers mois par les commerces de vêtements Padova, Kozidream, la joaillière Agnès Bijoux & Accessoires et même le snack Sweetie. "Et, rebelote, il y a quinze jours : c’était au tour de One step (prêt-à-porter) de tirer le rideau. Pourtant, chacune de ces boutiques avait sa clientèle. Mais dans ce quartier les prix des loyers sont exorbitants alors beaucoup ne s’en sortent plus", poursuit la commerçante.
Des loyers jusqu’à 27 € le m2
La rue des Trois journées fait effectivement partie des artères en or du centre-ville de Perpignan où les loyers sont souvent plus élevés que la moyenne de l’hypercentre. L’agent immobilier Francisco Rodriguez, spécialisé dans les baux commerciaux du cœur de ville, partage ce constat. "Dans ce secteur, les prix vont de 18,50 € le m² pour le moins cher et vont jusqu’à 25 ou 27 € du m². Les commerces qui viennent de fermer avaient des surfaces assez conséquentes, de 80 m2 à 200 m2. Certes les loyers sont élevés mais ils l’ont toujours été. Le problème actuel c’est qu’avec l’augmentation des prix, les clients consomment moins", précise celui qui a son agence dans ce secteur. Autre conséquence de cette conjoncture économique : l’absence, selon ce professionnel, de repreneurs pour ces locaux. "C’est surtout cela qui est inquiétant. Ça, c’est du jamais vu. Mais vu l’incertitude économique qui plane, au niveau national, les entrepreneurs ont peur de se lancer dans la reprise ou la création d’une activité".
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Pas de quoi rassurer la commerçante voisine qui témoigne depuis le début de cet article : "A ce rythme, on va finir tout seul avec les bars et les restaurants. Parce que, par contre, en soirée, le quartier est bondé grâce à la rue des Cardeurs". Les commerces de bouche, eux, ne semblent pas connaître la crise.
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