DOSSIER - "Je dépense une misère, moins de 20 € par mois pour une trentaine de voyages SNCF" : Alexandre, "usager inconditionnel du Train à un euro d’Occitanie"

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En master 2 de droit à l’université de Perpignan, Alexandre Ortiz, 23 ans, de Banyuls-sur-Mer, n’a jamais songé à passer son permis de conduire. "Mon frère de 20 ans s’est acheté une voiture, il paie le carburant, l’assurance, les vidanges, les parkings… Moi, usager inconditionnel du Train à un euro d’Occitanie, mes trajets quotidiens plus mes déplacements du week-end à Toulouse et Montpellier, me coûtent une misère. Moins d’une vingtaine d’euros par mois", plaide le futur juriste. Sa ligne Perpignan/Cerbère/Port-Bou n’est pourtant pas une liaison historique classée cent pour cent à un euro.

Alexandre est un pro des bons tuyaux. Depuis qu’il est entré à la fac de Perpignan, il y a 6 ans, la SNCF n’a plus aucun secret pour lui. Pour sa trentaine de déplacements par mois, des trajets d’étude ou de découverte, "j’utilise Fairtiq, une billettique expérimentée par la Région", partage le généreux Banyulenc.

L’application permet aux jeunes de voyager plus pour payer moins cher jusqu’à obtenir la gratuité de certains billets. "Quand des parcours sont à un euro, Fairtiq les détecte automatiquement et me les facture à ce prix. Je réussis ainsi à avoir plein de tickets à mini-tarif", explique-t-il. Sans oublier que Fairtiq met "systématiquement à un euro tous les trains régionaux d’Occitanie". Avec, a minima ses cinq allers-retours hebdomadaires à destination du campus du centre-ville de Perpignan, plus ses week-ends de visite de la Région, Alexandre s’avoue bienheureux.

Si je devais payer plus, pas sûr que je fasse les 4 déplacements par mois

"Je consomme moins de 20 euros de SNCF par mois, une misère, alors qu’un billet Perpignan/Toulouse pris à l’avance coûte 15 euros au plus bas des tarifs jeunes", compare-t-il en se souvenant de ces premières années de fac où il déboursait "80 euros l’abonnement. Ce n’était vraiment pas compétitif", reconnaît-il. Se projetant aussi sec sur l’an prochain où il a prévu de poursuivre son droit à Montpellier, Alexandre espère continuer à profiter des avantages du rail à un euro. "Je pourrai rentrer tous les week-ends à Banyuls, je suis à deux heures de train de Montpellier. Si je devais payer plus, pas sûr que je fasse les 4 déplacements par mois", craint-il. Même si, pour rien au monde, il n’abandonnerait le transport ferroviaire.

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En 2023, sur ma ligne, presque un train sur deux a eu des problèmes

"Les nouvelles rames liO sont équipées de prises électriques, on a un parc qui permet de travailler, c’est un vrai confort. En plus, je n’ai pas de stationnement à chercher, je n’arrive jamais en retard et je ne connais pas les embouteillages", se réjouit-il, également ravi de gagner du pouvoir d’achat. Malgré les quelques inconvénients de la voie ferrée. "La SNCF a du mal à comptabiliser le nombre de passagers qu’elle va accueillir dans ses rames car les canaux de vente ont été récemment démultipliés." Le client lambda peut prendre son billet en agence, sur caisse automatique, sur internet et ses divers sites, ou via Fairtiq à la dernière minute. "Moi, je monte, j’active l’application, je descends, je l’éteins et je suis débité à ce moment-là", précise-t-il. D’où cette difficulté de la société à jauger le remplissage de ses convois. "Par précautions, parfois, elle bloque même des rames entières. Elle les met en "non réservable" et des trains circulent à vide en bout de ligne."

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L’autre désagrément évoqué, concerne les annulations, les suppressions partielles et les fréquents retards. "La situation s’améliore. Mais quand un train arrive à Perpignan avec trop de décalage horaire, il s’arrête en chemin et fait demi-tour pour assurer sa mission suivante. Motif ? "Absence inopinée d’agent." L’an dernier, durant ses heures d’attente, Alexandre s’est amusé à calculer le temps perdu sur sa ligne. "Presque un train sur deux a eu des problèmes", incrimine-t-il, jetant un œil sur Fairtiq. Ce mercredi 24 avril 2024, tous les signaux sont au vert. Y compris celui du 17 h 25 en gare de Perpignan, un train d’heure de pointe souvent "malade". Le premier bloqué aussi en période de grève. "En Occitanie, dès qu’il y a un appel national à débrayer, on sait que ce sera zéro train jusqu’à la fin des négociations. La région est très touchée", grogne le jeune juriste néanmoins toujours prêt à sauter dans le premier train qui passe.

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Les commentaires (9)
andre66160 Il y a 10 jours Le 29/04/2024 à 01:01

Pas de permis, pas de vie ! À moins d'habiter une grande ville . Berck !

Castor Il y a 11 jours Le 28/04/2024 à 17:56

Il est vrais que les usagers payent une misère mais c'est tous les contribuables qui payent la différence de tarif à la SNCF. Faut pas croire que 1EUR est le tarif appliqué. Nos présidents de régions eux se pavoisent derrière le 1 EUR symbolique !
C'est comme les aides allouées aux stations de skie, sous couvert de retombées économique et de développement touristique le contribuable y participe qu'il chausse les skies ou pas .

castelnau Il y a 11 jours Le 28/04/2024 à 13:49

Ça va devenir à terme le train des grippe sous,des radins et autres économes de bouts de chandelles...'.Je dépense une misère' et ça doit être pour toutes ses dépenses quotidiennes.Accumuler, accumuler pour finir riche en fin de vie et tout devoir laisser quand on n'y est plus, drôle de vie....