Aude : la gestion des lits dans les hôpitaux en débat

  • Le mardi 23 avril avait lieu la première journée du Bed Management au Novotel de Narbonne pour échanger sur la gestion des lits dans les hôpitaux.
    Le mardi 23 avril avait lieu la première journée du Bed Management au Novotel de Narbonne pour échanger sur la gestion des lits dans les hôpitaux. L'Independant - Christophe Barreau
  • Plus d’une centaine de personnes on fait le déplacement, infirmer, soignants, médecins, et autres pour assister à cette journée.
    Plus d’une centaine de personnes on fait le déplacement, infirmer, soignants, médecins, et autres pour assister à cette journée. L'Independant - Christophe Barreau
Publié le , mis à jour
Julie Auque

Pendant toute la journée du mardi 23 avril, une centaine de professionnels de la santé se sont réunis au Novotel de Narbonne pour échanger sur la profession de Bed manager, un métier qui organise la gestion des lits dans les hôpitaux.

Le mardi 23 avril avait lieu la première journée du Bed Management au Novotel de Narbonne. Des professionnels de la santé de la France entière ont pu échanger entre eux sur l’organisation de la gestion des lits par le biais de conférences et de tables rondes. Cette journée a eu pour but de transmettre les expériences de chacun. "Il y a une organisation en Occitanie du bed management qui n’est pas forcément aussi développée dans d’autres régions ", met en avant Hervé Mourou, médecin coordinateur de l’ORU (Observatoire Régional des Urgences) d’Occitanie.

Table ronde sur l’implication des établissements hospitaliers, les freins et les leviers du Bed Management avec des représentants de plusieurs hôpitaux.
Table ronde sur l’implication des établissements hospitaliers, les freins et les leviers du Bed Management avec des représentants de plusieurs hôpitaux. L'Independant - Christophe Barreau

Un métier émergeant depuis une dizaine d’années

Le terme "bed manager" vient des États-Unis, il se généralise petit à petit en France depuis dix ans. Ce métier a émergé surtout depuis la période du Covid-19 où la majeure partie des lits était occupée. "Le but était de fluidifier le parcours des patients à l’époque de la pandémie et on s’est dit ça ne marche pas si mal, ça serait bien de le partager avec d’autres structures", se remémore Hervé Mouru. "Certains hôpitaux ont commencé dès 2014, ça a vraiment été mis en lumière après le covid. De plus, tous les textes et réformes ont accéléré le processus et sa popularité", détaille Virginie Lopez, coordinatrice territoire à l’ORU sur les secteurs des Pyrénées-Orientales, de l’Ariège et de l’Aude. En 2013, dans le cadre du pacte de confiance de Marisol Touraine alors ministre de la Santé, 150 établissements sur les 1 342 hôpitaux publics français ont été accompagnés pour créer des cellules de gestion de lits.

Seulement 50 % des hôpitaux font appel à un bed manager

Seuls 50 % des hôpitaux en France montrent une certaine maturité dans le management des lits en aval, relève la dernière enquête réalisée par la Fedoru (Fédération des observatoires régionaux des urgences). C’est aujourd’hui une obligation, mais cela demande une organisation spécifique et un financement important. Pour les hôpitaux, l’investissement financier est conséquent : en plus de l’achat du logiciel, ils doivent disposer de plusieurs ordinateurs, écrans et éventuellement de tablettes pour visualiser au mieux les lits libres ou occupés. Cela requiert du personnel supplémentaire et la démarche se met en place lentement, tous les hôpitaux n’ayant pas le même indice de maturité.

Dans l’Aude, "on a deux gros établissements, un à Carcassonne et un à Narbonne. Mais la spécificité c’est qu’il y a plusieurs hôpitaux autour et des cliniques, et que l’un va travailler avec Perpignan et l’autre avec Toulouse", précise Hervé Mouru. Pourtant, pour l’heure, les hôpitaux se rendent bien compte de l’utilité d’avoir un bed manager. "Notre rôle, en tant que coordinateur, est d’accompagner les établissements. On impulse une philosophie de faire rentrer un bed manager dans les établissements. On ne peut plus aujourd’hui, ne pas prendre en compte les patients qui sont programmés, les patients qui arrivent par les urgences, pour finalement arriver à une situation où on n’a plus de lits !", déplore-t-il. Cette première journée inspirera ceux qui étaient sur place et donnera peut-être envie aux autres d’assister à une prochaine journée d’échange.

Un métier de passion sans formation

Malgré l’utilité jugée indispensable pour beaucoup, il n’existe pourtant aucune formation à proprement parler. "Ce sont des soignants qui ont à cœur de reprendre la gestion des lits déplorable dans certains hôpitaux", explique Virginie Lopez, coordinatrice territoriale. On trouve de plus en plus des masters qui émergent, ciblés sur la coordination et l’organisation. C’est une formation très large qui comprend les bases sur la gestion des lits.

Il n’y a pas vraiment de profil type mais "c’est souvent un soignant : il faut qu’il ait un certain positionnement dans l’hôpital, peut être un profil de cadre de santé. Ils sont une interface entre la direction et les soignants. Ils ont une vision transversale et une habitude sur l’hôpital", détaille Hervé. "C’est une fonction isolée qui est au croisement de plusieurs fonctions, il faut avoir une certaine crédibilité et une reconnaissance dans l’hôpital", rajoute Virginie Lopez. Le fait que ce soit un soignant à la base n’est pas un choix anodin : "Moi, en tant que soignante, je pense à ces patients qui ont besoin d’un service de pneumologie et qu’on va mettre en chirurgie pendant 24 heures car il n’y a pas d’autres places… Si on n’est pas soignants de base, je me dis qu’on n’aura pas cet œil-là", défend la coordinatrice territoriale.

 

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Les commentaires (1)
Esaqui Il y a 10 jours Le 25/04/2024 à 07:55

Puisque le travail de ces gens là est la gestion des lits, pourquoi ne pas les appeler des "gestionnaires de lits" plutôt que de dénigrer notre langue au profit d'anglicismes.