Course de caisses à savon : une soixantaine de "bolides" hors-normes dévale à Opoul
Née en 1933 aux États-Unis grâce à un astucieux savonnier désireux de se faire sa pub via une carriole en bois, la caisse à savon a depuis sa fédération, ses comités, ses courses, ses codes et ses très nombreux amateurs. Ce dimanche pascal, Opoul-Périllos a accueilli une soixantaine de ces drôles d’engins en course de jour comme de nuit.
Elles font encore l’évènement. Ce 30 mars 2024, le départ de la course avait pris un peu de retard sur le chrono à Opoul, dans les Corbières catalanes. Mais il n’aura fallu qu’une dizaine de minutes avant que la première caisse à savon engagée dans la première descente – elles se sont succédé jusqu’à la pause déjeuner, puis ont repris jusqu’à la nuit tombée – n’apparaisse en haut des deux parcours vitesse et technique. Applaudissements et cris des spectateurs déjà massés derrière les barrières de sécurité. Sono à fond et, sur le podium, Gérard, le speaker distillant au micro des informations sur le règlement : notes sur 5 pour l’esthétique et la vitesse.
Opoul-Périllos accueillait donc plus d’une centaine de ces grands enfants dans leurs drôles de machines, garanties 100 % écolos et silencieuses. Mais pas forcément très fiables et solides. Organisée par la Fédération française des caisses à savon présidée, par l’incontournable Micheline Adenet, en partenariat avec le Comité des fêtes de la commune, cette course de Pâques a offert un spectacle joyeux et insolite.
À l’image de la réplique miniature d’un véhicule 4 roues de la Poste avec des enveloppes timbrées et des autocollants décoratifs. Elle était conduite par un binôme féminin composé de Virginie et Laure, deux amies factrices opoulencques, à la peine, "on a dû se faire pousser à l’arrivée, nos deux pneus avant sont dégonflés". Ont défilé ensuite, dans le désordre, un camion militaire modèle réduit copié sur le film La 7e Compagnie, une caisse à savon et ses 2 Schtroumpfs bleus, celle, jaune canari, de Carlos et de Raoul sortis de Brice de Nice, soit deux copies conformes de Jean Dujardin et sa tignasse blonde décolorée. Ou encore une bûche de Noël, une voiture champignons, un utilitaire "tube" Citroën, Torta la tortue portant le n°74…
Des modèles réduits, copies conformes des originaux
Parmi les premiers installés pour assister à ce spectacle détonnant, mais codifié et bien encadré, se tenait Guillaume, adepte de longue date des courses de caisses à savon en Occitanie. "Je n’en rate aucune, c’est devenu une drogue, heureusement pas dangereuse ". À quelques pas de lui, Emeline, Noémie et Bastien un trio de cousines et cousin vingtenaires, descendus de la Charente pour rejoindre des proches en Roussillon, s’enthousiasmaient devant, "tant d’originalité et de précision dans les détails". "Je n’avais encore jamais vu de course de ce type, mais c’est vraiment trop marrant, et les binômes jouent le jeu à fond ", commentait pour sa part Simon, un Perpignanais venu "en curieux".
Il y avait aussi Christian, un concepteur d’un des bolides en lice, venu de Carcassonne avec ses amis, Jean-Jacques et Jean-Luc dit McGyver, pilote et co-pilote d’une, "Ferrari 12 cylindres et moteur 80 CV, dotée d’une ossature en fer plat et renforcements en alu. Carrosserie rouge évidemment", décrivait fièrement cet inconditionnel de la marque au célèbre cheval cabré. Glissant au passage : "Elle porte le numéro 51, et mes copains sont inscrits à toutes les descentes de la journée, y compris à la nocturne illuminée comme une descente aux flambeaux !".
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