D'après l'OCDE la France se classe parmi les pays où la pression fiscale a le plus augmenté en 2011

La France est, avec le Chili, le pays où la pression fiscale a le plus augmenté en 2011, et reste l'un des Etats aux prélèvements obligatoires les plus élevés, selon un rapport publié mercredi par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Globalement, l'augmentation du taux de prélèvements obligatoires, c'est-à-dire des recettes fiscales en proportion du produit intérieur brut (PIB), s'est poursuivie l'an dernier, "contrastant avec la baisse enregistrée en 2008 et 2009, au début de la crise", affirment les auteurs de ce rapport annuel.

L'évolution s'explique par la reprise économique, qui "a entraîné une progression des recettes fiscales plus rapide que le PIB", et par les hausses d'impôts décidées par les gouvernements pour réduire les déficits publics. Vingt pays de l'OCDE cités dans le rapport ont vu leur pression fiscale augmenter, alors qu'elle n'a diminué que dans six Etats, dont la Hongrie, l'Estonie et la Suède. "Le Chili (1,8 point) et la France (1,4 point) ont enregistré les plus fortes hausses de la charge fiscale entre 2010 et 2011", selon le rapport.

Les autres pays européens qui ont connu des augmentations significatives sont la République tchèque (1,1), l'Allemagne (1,0), la Finlande (0,9), l'Islande (0,7) et le Royaume-Uni (0,7). En moyenne, les prélèvements obligatoires des pays de l'OCDE représentent 34,0% du PIB en 2011 contre 33,8% en 2010. Le record avait été atteint en 2007, avec un ratio de 35,1%. La France a, elle, vu son taux de prélèvements obligatoire atteindre 44,2% et dépasser son niveau d'avant la crise, qui était en 2007 de 43,7%. Elle est désormais le troisième pays avec la plus forte pression fiscale, derrière le Danemark (48,1%) et la Suède (44,5%) mais bien devant l'Allemagne (37,1%). Les Etats les plus touchés par la crise n'ont toujours par retrouvé les recettes fiscales de 2007, malgré des hausses d'impôts massives et une profonde récession qui fait reculer le PIB. C'est le cas de l' Espagne, où la pression fiscale était de 31,6% en 2011 contre 37,3% en 2007, ou de la Grèce (31,2% en 2011 contre 32,5% en 2007).