Le duo Barrot et Frétigné

  • David Barrot et David Frétigné, une amitié à toute épreuve.
    David Barrot et David Frétigné, une amitié à toute épreuve.
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F. D.

David Barrot : "Je veux gagner le Dakar avec David Frétigné !". À 44 ans, l'âge peut-être de la sagesse, David Barrot ne participera plus au Dakar en tant que concurrent. Pourtant, l'aventure continue. "Ce team, c'est toute ma vie !", s'exclame David Barrot. L'homme des pistes des 24 Heures du Mans et du Bol d'Or, l'homme ensuite des grands espaces et du rallye-raid, le Dakar, cet homme vient de raccrocher sa moto à un clou de son garage. Là-bas, du côté de Fontcouverte. Avec du 'blues' dans l'âme et des broches dans la clavicule. Blessure irrémédiable pour pouvoir encore affronter le désert de l'Atacama. Mais cela ne suffit pas à abattre celui que l'on surnomme au pied de l'Alaric le 'sanglier des Corbières'. Le team YRC
"Si tu n'as pas roulé à bloc dans les cailloux au milieu de nulle part, si tu n'es jamais allé à la limite de l'épuisement en risquant ta vie en franchissant à l'aveugle un rio ou une saignée, tu ne peux pas comprendre les pilotes", ajoute l'Audois aux quatre Dakar (deux abandons). C'est pourquoi David Barrot a décidé de repartir de l'avant. Mais, désormais, ce ne sera pas lui qui pilotera la Yamaha WR 450 F. Non, cet homme, ce sera son copain, son ami, son frère d'armes en Amérique du Sud. Avec David Frétigné, rencontré un jour de course du côté de Fitou, lors de la Baja 500, c'était en 2006, l'amitié a de suite pris. Sans jamais depuis s'altérer. Bien au contraire. Alors, au moment de prendre la décision d'arrêter la compétition, l'idée est tout simplement venue. Celle de monter un team avec 'Frétos', triple vainqueur du Dakar en catégorie 450 cm3 (2004, 2 005 et 2 009) et cinq fois champion du monde d'enduro (individuel et par équipes). Le team YRC (Yamaha Racing Community) a été créé, de fait, en cours d'année pour affronter, à partir du 14 octobre, un premier défi. Aller décrocher un bon résultat sur le rallye du Maroc, ce qui a été fait avec une 17e place encourageante. Désormais, la direction du Pérou en janvier prochain pour le Dakar 2 013, est dans toutes les têtes. "C'est sûr que j'ai la pression, mais celle-ci est positive. Il y a un enjeu. Il y aura alors un engagement de ma part. Je suis impatient d'essayer la moto même si le timing est un peu serré. Nous allons voir si nous ne nous sommes pas trompés dans nos choix", explique David Frétigné, heureux de reprendre un guidon après deux ans d'absence suite à deux grosses chutes intervenues en course. Championnat du monde
"David, c'est le seul pilote, à ce jour, capable de battre les KTM (celles de Cyril Després et de Marc Coma). Il est de ma famille, la famille Yamaha, et je peux vous dire qu'il en a l'esprit chevillé au corps", ajoute David Barrot. Qui souligne, malicieux : "Je crois même qu'il a du sang bleu (la couleur du constructeur japonais)." Alors si l'objectif final n'est pas encore avoué officiellement, il est présent dans toutes les têtes. "Bien sûr que la finalité de notre engagement, à commencer par celui des partenaires qui nous ont accordé leur soutien, est de gagner le Dakar. Peut-être pas en 2013 ! Il m'est nécessaire d'acquérir plus d'expérience, de peaufiner les réglages de la moto. Elle a été conçue uniquement pour les rallyes-raids. Ce qui est en revanche certain, c'est que, dès le rallye du Maroc, je vais me battre comme un chien. Pour moi, c'est comme un nouveau départ (David est âgé de 42 ans et pratique la compétition depuis 1993). Je suis pressé comme un gamin de découvrir cette moto et je vais partager cette nouvelle aventure avec des copains (Etienne Lorman sera aussi du voyage) avec qui j'ai partagé tellement de bons moments", avoue Frétos. L'Aveyronnais participera l'an prochain au championnat du monde des rallyes-raids composé de quatre courses (Rallye de Dubaï, d'Egypte, du Maroc et du Brésil). Afin d'optimiser toutes ses chances pour s'imposer sur le Dakar 2 014. Ce qui fait dire à David Barrot : "Avec Frétos, on partage la même passion. La moto. On parle aussi la même langue, celle de notre vécu, de nous jours de galère, de souffrance et de bonheur partagé. Cette langue, elle porte un nom : le respect !". Elle pourrait en porter un autre : l'amour.

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