Les Anglais défilent sur le Tour

  • David Millar s'est imposé 45 ans tout juste après le décès tragique de Tom Simpson sur les pentes du Mont Ventoux.
    David Millar s'est imposé 45 ans tout juste après le décès tragique de Tom Simpson sur les pentes du Mont Ventoux.
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L'Indépendant

Le Tour de France 2012 a parlé anglais une nouvelle fois, hier à Annonay, où l'Ecossais David Millar a enlevé la 12e étape, 45 ans tout juste après le décès tragique de Tom Simpson sur les pentes du Mont Ventoux.

Millar, qui s'exprime dans un français parfait hérité de son long séjour dans le Sud-Ouest, a insisté sur cet anniversaire doublement symbolique. Lui-même revendique son passé d'ex-dopé, suspendu deux ans (de 2004 à 2006), et le drame de Simpson, décédé dans la fournaise du Ventoux le 13 juillet 1967, est associé dans l'opinion à l'effet tragique du dopage.

Après l'arrivée et sa victoire au sprint devant Jean-Christophe Péraud, l'un de ses quatre compagnons d'échappée, Millar a répété sa fierté de gagner dans ces conditions : "Je suis un coureur qui s'est dopé auparavant, maintenant je suis propre."

Pourquoi insister autant sur ce parcours de pécheur repenti ? "Parce que j'ai reçu une seconde chance. Je n'oublie pas d'où je viens, je pense que je suis très représentatif, de l'avant et de l'après, dans un sport qui est tout à fait différent désormais", a répondu Millar.

Promis aux plus hautes destinées à ses débuts en 1997, Millar s'est égaré en route malgré des coups d'éclat ponctuels. Mais la seconde partie de sa carrière l'a relancé. Il est même redevenu sélectionnable pour les JO après la décision du Tribunal arbitral du sport de rejeter la règle britannique d'interdire aux ex-dopés de concourir aux Jeux. L'ex-dandy du peloton sera donc l'un des cinq coureurs de la sélection britannique le 28 juillet à Londres. "On aura une équipe de rêve", a-t-il souligné en relevant que quatre de ses cinq éléments ont déjà gagné une étape depuis le départ de Liège (Cavendish, Froome, Wiggins, Millar).

Péraud : "Le sprint était perdu d'avance"


Bradley Wiggins, avec lequel il a couru chez Garmin en 2009, y est allé de son éloge à Annonay. "Depuis son retour en 2006, Dave a une façon très ouverte de parler, il est très honnête et veut changer le futur du cyclisme. Il a collaboré dans la lutte antidopage. "Il mérite tout à fait sa victoire", a estimé le Londonien, dont le maillot jaune n'a jamais été menacé dans cette longue (226 km) étape de sortie des Alpes.

Après trois succès tricolores (Pinot, Voeckler, Rolland), Péraud n'a pu faire mieux que deuxième, une place d'honneur tout à fait honorable après sa galère du début du Tour. Le médaillé d'argent de Pékin en VTT a démarré à moins de 3 kilomètres sur une partie montante. Il a condamné trois de ses compagnons d'échappée dont l'ex-champion d'Europe espoirs Cyril Gautier. Mais Millar est revenu sur lui. "Le sprint était perdu d'avance, j'aurais dû m'y prendre autrement", a regretté le Lyonnais d'adoption. "J'ai manqué de fraîcheur, à cause d'un calendrier trop chargé. Dans ce cas, la spirale s'inverse. On descend au fond du trou au lieu de monter aux étoiles. Il faut se reconstruire". L'opération a commencé hier à Annonay.

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