Aude : les Pilpa rejettent le plan social

Les 125 salariés de Pilpa sont encore sonnés, cinq jours après l'annonce de la prochaine fermeture de leur usine. Mais après le comité d'entreprise organisé hier, les salariés ont dû choisir une stratégie de lutte. Une décision délicate qui dessine leur avenir pour les semaines, voire les mois à venir. Après presque deux heures de discussion en assemblée générale, le personnel a finalement décidé de se battre "pour le maintien de l'emploi sur le site".

"On rejette le plan social"

"A ce stade du processus, on a deux options, explique Christophe Barbier, secrétaire du comité d'entreprise. Soit on accepte le plan de sauvegarde de l'emploi et on se bat pour obtenir les meilleures conditions de départ pour les salariés. Soit on rejette le plan social et on se bat pour préserver l'emploi sur le site. Les salariés ont opté pour la seconde option". Un nouveau slogan apparaît sur les banderoles : "Pilpa vivra".

Hier matin en comité d'entreprise, la direction a présenté les modalités légales du plan social mais les négociations n'ont pas encore commencé. Il est actuellement impossible de savoir quelle sera l'issue de ce conflit. Mais les représentants du personnel comptent beaucoup sur les conclusions du rapport d'expertise, commandé en novembre dernier, pour trouver des solutions alternatives. "Après la fermeture du service Recherche et développement, on avait lancé un droit d'alerte, rappelle le secrétaire du CE. Nous avions demandé une expertise sur la viabilité de l'entreprise. Les premiers éléments de l'étude montrent que notre usine est tout à fait rentable, contrairement à ce que dit le directeur général pour justifier la décision de fermer Pilpa. Nous attendons les conclusions finales, qui tomberont le 17 juillet, pour décider de la suite des événements. Mais notre objectif est de montrer que ce site est viable et que l'emploi peut être sauvé".

Poursuite du travail
Pour l'instant, les salariés poursuivent donc le travail. Mais au ralenti. "Seules deux chaînes sur huit tournent, déplorent-ils. C'est comme ça depuis un moment et ça ne va pas aller en s'arrangeant". Mais qu'importe, ils seront à leur poste chaque matin.

Les prochaines échéances sont déjà connues pour les Pilpa : présentation des conclusions de l'audit le 17 juillet ; deuxième réunion du comité d'entreprise et début des négociations le 1er août ; une troisième est programmée pour le 27 août. "Si le calendrier du plan de sauvegarde de l'emploi se déroule comme le prévoit la direction, l'usine ne fermera pas avant le mois de novembre, concluent les représentants du personnel. Et d'ici là, nous comptons bien trouver des alternatives".