La Côte pavée a vécu deux traumatismes en trois mois

Après Mohamed Merah, Fethi Boumaza. En à peine trois mois, la Côte pavée a vécu sous les feux de prises d'otages, d'assauts du Raid et du GIPN, de périmètres bouclés et de médias omniprésents.

Loin de l'image de ce quartier résidentiel toulousain. Où les bobos côtoient les retraités. Où le petit et le grand Caousou, deux historiques établissements scolaires privés, voient grandir des générations d'enfants de la Garonne. Où les prix de l'immobilier ont solidement grimpé ces dernières années.

"On ne comprend pas", résume Michel, opticien sur l'avenue Camille-Pujol. "C'est tranquille habituellement ici. Deux fois en trois mois, c'est fou. Vous savez, l'affaire Merah c'est encore tout frais et maintenant, ça recommence"...

"C'est inquiétant"

Sur le trottoir, face au cordon de sécurité installé par la police, une jeune africaine voilée avoue "commencer à avoir peur. On finit par se poser des questions". "Bien sûr que c'est inquiétant", confirme Patrick, un retraité du quartier, "Il ne faudrait pas que Merah ait fait des émules". "C'est normal, avec l'école coranique en pleine cité Belle Paule à côté", hurle un passant surexcité.

"C'est n'importe quoi", rétorque le retraité. "Il n'y a pas et il n'y a jamais eu d'école coranique. Certains deviennent fous".

Plus loin, une jeune coiffeuse répond aux micros et aux caméras. "J'ai acheté ce salon il y a cinq mois. Je ne pensais jamais vivre cela ici". Guillaume a 9 ans. Lui est Agenais. Avec sa mère, il venait découvrir hier avec sa mère sa future école. Juste en face de l'agence du CIC où s'est déroulée la prise d'otage. "On nous a fait sortir par la porte de derrière. On n'a rien vu, mais on a entendu un coup de feu", témoigne-t-il. Un bruit que ne veut plus entendre La Côte pavée.