Le conducteur âgé de 84 ans avait causé la mort d'une maman

Publié le
Fabien Arnaud

Faut-il interdire le volant au-delà d'un certain âge, ou à partir d'un certain niveau d'incapacité physique ? La question était sous-jacente, hier, dans les débats du tribunal correctionnel de Carcassonne, qui jugeait le drame survenu le 13 février 2011 à Luc-sur-Aude, près de Couiza.

Ce jour-là, à la nuit tombée, J. T., 84 ans, originaire de Latour-de-France, dans les Pyrénées-Orientales, est au volant de la Renault Clio de son amie, âgée elle aussi. Dans les gorges de Cascabel, où se succèdent les virages, il se déporte soudain vers la gauche (fait attesté par le rapport d'accidentologie) et percute la Citroën Saxo de Nicole Clercy, qui arrive en face. L'employée de la Calendreta de Limoux, âgée de 48 ans et mère d'une jeune fille de 18 ans, est tuée.

Le vieil homme comparaît pour homicide involontaire. La fille et les frères de la victime sont parties civiles. Dignes. La jeune fille étouffe juste un sanglot quand son avocat, Me Sylvain Rèche, évoque le souvenir de sa maman disparue.

Toujours sur les routes depuis l'accident

A la barre, le prévenu peine à entendre la présidente, Nicole Asselain, qui parle dans un micro. En guise de récit, il livre simplement : "J'ai entendu 'pan pan' et je n'ai rien vu. Puis, les pompiers sont arrivés". Il affirme n'avoir pas vu les phares de la voiture qui arrivait en sens inverse. "Conduisez-vous toujours ?", interroge la présidente, obligée de répéter plusieurs fois sa question. J. T. répond par l'affirmative.

Me Rèche révèle le déroulé de la journée du prévenu, ce 13 février 2011 : "Parti de Latour-de-France à 8 h 30, pour aller jusqu'à Alet-les-Bains, où il a dansé pendant 4 heures, avant de reprendre le volant en fin de journée, car son amie ne se sentait pas capable de conduire".

Et l'avocat d'adresser au tribunal : "Les bras m'en tombent, d'apprendre que cet homme qui n'entend pas les questions et ne voit pas les phares est encore sur les routes !".

Me Sarah Colomiès, pour la défense, appelle à "ne pas faire de racisme anti-vieux" et rappelle le long passé sans accident de son client. Le tribunal le condamne à un an de prison avec sursis, annulation du permis de conduire et interdiction de le repasser avant trois ans.

Conscient du drame engendré, le prévenu avait déclaré un peu plus tôt : "Ça m'a fait beaucoup de peine. Il valait mieux que ce soit moi qui meure, à l'âge que j'ai. Je voudrais présenter mes condoléances à la famille".

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