Une affaire de bague non rendue qui finit à la barre

  • Un anneau au coeur de la polémique mais rien à voir avec la célèbre saga.
    Un anneau au coeur de la polémique mais rien à voir avec la célèbre saga.
Publié le
V. D.

Voilà bien une affaire qui n'en est pas une. Et pourtant, elle a mobilisé hier le tribunal correctionnel. Le 29 octobre 2010, sur la place de l'école du village de Gruissan, plusieurs adolescents jouaient au ballon.

Un employé de "Chez Lili", un salon de thé, est sorti pour leur demander d'aller jouer ailleurs, car ils gênaient les convives attablés en terrasse. Selon ses propres dires, les enfants se sont montrés agressifs et ont refusé de se déplacer.

L'employé s'est alors énervé et il a giflé deux adolescents. Dans le geste, il a perdu son alliance. L'un des gamins l'a ramassée et l'a donnée à sa mère, Mme B.

Celle-ci est allée déposer plainte à la gendarmerie pour violences, et expliqué qu'elle avait en sa possession cette bague qu'elle était tout à fait disposée à rendre, à condition que la personne s'excuse. Mais voilà, le procureur a intimé l'ordre à la mère de famille qu'elle restitue la bague, ce qu'elle a refusé, estimant toujours que l'agresseur devait s'expliquer de son geste violent devant les adolescents.

Or, sa plainte a été classée sans suite... Mais, elle-même, a été citée pour... vol de bague.

Justice soi-même

Pour le parquet, Mme Vetro a réfuté le classement de la plainte, affirmant que l'affaire d'agression avait fait l'objet d'une ordonnance pénale et débouché sur un rappel à la loi. "La justice a autre chose à faire que de traiter ce genre de chose ! a-t-elle estimé, visiblement agacée. Mme B. a choisi la citation directe afin qu'il soit jugé pour mauvais traitement et violences sur mineurs. Mme B. a eu un comportement absurde ! Elle aurait dû restituer la bague. Elle songeait à faire justice elle-même ?" a souligné la substitut, requérant une dispense de peine.

Dans le dossier d'agression, elle a requis 500 euros à l'encontre de l'employé de l'établissement, et 200 euros au titre des dommages et intérêts aux parties civiles.

Maître Charpy, pour Mme B., a insisté sur le fait que la plainte avait bien été classée. "On ne lui a proposé aucune médiation. Il ne faut pas renverser les choses : l'acte initial c'est lui qui l'a commis !" L'employé, lui, ne s'est pas déplacé à l'audience et le tribunal l'a condamné à 500 euros d'amende et 200 euros au titre des dommages et intérêts. Mme B a été dispensée de peine.

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Les commentaires (1)
Mère Denis Il y a 12 années Le 03/10/2011 à 16:28

C'est le monde à l'envers, c'est la personne dont l'enfant a été gifflé qui se voit condamnée ou presque pour vol alors que cette alliance a été perdue par l'agresseur.... Non mais dans quel monde vit-on ??? Et puis le substitut a t'il conscience qu'au départ, c'est l'employé du salon de thé qui a fait justice lui-même ??? Tout ceci déduction faite de l'article ci-dessus bien entendu !