Loin du tumulte, ils passent leurs vacances en priant

  • A Saint-Michel de Cuixà, frère Marco accueille les retraitants.
    A Saint-Michel de Cuixà, frère Marco accueille les retraitants. Photo Philippe Rouah
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Estelle Devic

L'abbaye Saint-Michel- de-Cuixà à Codalet sur les hauteurs de Prades, celle de Saint- Martin-du-Canigou perchée sur un éperon rocheux à une demi-heure de marche du tout petit village de Casteil et le hameau des Fontanilles, niché au coeur d'une verte vallée du Vallespir après Maureillas ont au moins deux points communs. En plus d'être des lieux de spiritualité baignés de quiétude, ils se proposent tous trois d'accueillir des retraitants.

"Ils arrivent au bout du rouleau"

Des M. et Mme 'Tout-le-monde' qui délaissent les stations balnéaires bondées et les embouteillages pour quelques jours de calme et de spiritualité. En cette période estivale, ils sont toujours aussi nombreux à venir frapper à la porte de ces communautés religieuses. "Nous sommes au coeur d'un havre de paix" commente frère Marco, moine bénédictin installé depuis une quarantaine d'années à Saint-Michel-de-Cuixà. "Ici, les retraitants peuvent se déconnecter du stress de la ville", reprend-il en évoquant le cadre enchanteur de la vallée dans laquelle l'abbaye est installée.

Entre vignes et vergers, avec le Canigou en ligne d'horizon, les retraitants bénéficient effectivement d'un environnement exceptionnel et propice à la méditation. "Quand ils arrivent, ils sont au bout du rouleau. Ils viennent le plus souvent faire le point sur leur vie et nous sommes là pour les aider".

Aujourd'hui, seulement trois moines vivent à Saint-Michel-de- Cuixà. Entre les visites de l'abbaye, les travaux d'entretien, l'accueil des retraitants et bien évidemment le temps de prière, leurs journées sont bien chargées. L'actuel monastère, une belle bâtisse du XVIe siècle, ne peut malheureusement plus accueillir de retraitants mais pouvait en recevoir jusqu'à 70 dans les années soixante.

"Un confort sommaire"

Si, au fil des décès, la communauté monastique de Saint-Michel-de-Cuixà diminue, leur tradition d'accueil ne périclite pas. Été comme hiver, couples ou personnes seules se rendent régulièrement au monastère.

Aujourd'hui, une quinzaine de places, "au confort sommaire", tient à préciser le moine, sont toujours mises à la disposition du public dans une annexe.

Les retraitants restent entre trois et quatre jours et peuvent, s'ils le souhaitent, partager la vie des moines qui, bien que conforme aux préceptes initiés il y a onze siècles, n'en demeure pas moins bien ancrée dans son époque.

L'abbaye accueille des événements culturels comme le festival Pablo Casals et, au fil des journées, les touristes viennent en nombre la visiter. "En été, nous nous faisons aider par des étudiants, c'est toujours la période la plus chargée" reprend le frère Marco qui explique également que les moines vendent confiture et vin qu'ils produisent eux-mêmes.

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