Rugby – Demi-finale Narbonne-Carcassonne en Nationale : Jean-François Beltran est plutôt Racing Club Narbonnais ou US Carcassonne ?

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  • Jean-François Beltran a reçu l’Indépendant chez lui, à Cuxac-d’Aude, dans son musée à souvenirs.
    Jean-François Beltran a reçu l’Indépendant chez lui, à Cuxac-d’Aude, dans son musée à souvenirs. Independant - PHILIPPE LEBLANC
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Grand passionné du jeu, ancien entraîneur du RCN (de 1990 à 1999 et de 2003 à 2006) et de l’USC (2012-2013), Jean-François Beltran officie toujours auprès des Juniors, et bientôt des cadets, de l’entente ABB-AOCS. Alors, Sisquet le Cuxanais, est-il plutôt Racing ou USC ?

La dynamique actuelle, Racing ou USC ?

Au Racing avec cette victoire bonifiée à Suresnes (16-27). Elle a été difficile. Ils vont chercher la victoire sur une action (l’essai d’Abescat) qu’ils répètent toute l’année. Il fallait oser donner un coup de pied à ce moment-là. Personnellement, je ne l’aurais pas fait car le ballon serait parti dans la vigne (rires)… Carcassonne, de son côté, a souffert contre Chambéry (19-10). Puis le Racing reçoit et mène 2 victoires à 1.

La conquête, Racing ou USC ?

L’USC sur les deux derniers matchs. La grande inconnue va être de savoir ce qu’a apporté Laurent Sempéré au pack du Racing (l’entraîneur du XV de France est venu donner des conseils au RCN pendant 2 jours, NDLR). Brice Mach n’est pas un novice, mais un œil neuf, d’expert, peut faire du bien et débloquer les choses.

Le meilleur joueur actuellement, à Carcassonne ou à Narbonne ?

Au Racing. Charles Malet (3e ligne du RCN) fait toujours les bons choix, j’aime bien son jeu fait de couverture, de liaison entre les lignes, un joueur de rupture quand il faut casser les trajectoires de balle. Il a un arsenal de possibilités qui correspondent au jeu moderne.

Le Parc des Sports ou Albert-Domec ?

Le Parc. J’ai eu la chance de connaître ce Parc des Sports plein car on jouait en Top 14. Il y a une atmosphère particulière, quand la Clape chante… Après les gens sont loin. Souvent je disais aux joueurs "si vous voulez que les tribunes se lèvent, il faut qu’en bas il y ait du spectacle. S’il n’y a que des mauls et des chandelles, les gens vont partir". Ce n’est pas un chaudron, mais il y a une clameur que les joueurs ressentent.

Christian Labit. Il est Narbonnais ou Carcassonnais ?

(Rires). J’ai passé six ans avec Christian, je pense qu’il est Narbonnais. Il a vécu une aventure exceptionnelle avec Carcassonne mais je le vois souvent ici. C’est le Racing qui l’a découvert, même si c’est Toulouse qui l’a embelli.

Julien Seron ou Jean-Marc Aué ?

Jean-Marc Aué, quand je suis arrivé pour entraîner Castres (en 2000), il partait. J’ai de bons retours sur lui, il fait du bon travail. Julien Seron, je l’ai eu au centre de formation au Racing. À l’époque de Teixidor, il y avait des blessés au poste de demi de mêlée. Julien Seron était en vacances chez lui à Chalon-sur-Saône, je dis à Teixidor "rappelle Julien, c’est un bon petit joueur", et il a commencé à mettre le nez à la fenêtre. Julien, il a l’air de faire confiance au staff, c’est un rassembleur, je le vois dans ces propos, il ne s’enflamme pas et il est bien entouré.

"Sisquet", un grand homme passionné du jeu.
"Sisquet", un grand homme passionné du jeu. Independant - PHILIPPE LEBLANC

Votre meilleur souvenir d’entraîneur, à Narbonne ou à Carcassonne ?

À Narbonne, forcément, j’ai passé 15 ans au Racing, 1 an à l’USC. En 2005, quand on bat le Stade Toulousain devant 12 000 personnes avec une grande fête derrière au Parc des expositions, on a senti qu’on avait marqué les gens, qu’on leur avait procuré beaucoup de joie. Et sur le terrain, on marque deux essais magnifiques contre le grand Stade Toulousain.

Le plus mauvais souvenir ?

À Carcassonne, on manque la qualification de peu (en 2013), on termine 7e en Pro D2, il n’y avait que six qualifiés, à cause d’une défaite contre Aurillac à Domec, alors qu’on avait gagné à Brive, à Lyon face à Sébastien Chabal. On se fait planter à la maison contre Aurillac et ça nous coûte la qualification. C’est frustrant.

Le saviez-vous ? Jeff Beltran a été… contrôleur des impôts

"J’ai eu une carrière de contrôleur des impôts démarrée en 1967, à Lyon, et qui m’a mené ensuite à Espalion, Saint-Pons de Thomières, Béziers et Narbonne où, en 2000, j’ai eu la grande chance de pouvoir me mettre en disponibilité, pour ne me consacrer qu’au rugby, et vivre pleinement ma passion ovale".

La plus grande défaite ?

Avec Narbonne, en 1991, en quart de finale. On gagne le Du-Manoir, on met 50 points à Mont-de-Marsan en match aller-retour. C’était énorme, grosse ambiance, tout le monde nous voyait au bout. La semaine d’après, on prend le Stade Toulousain à Tarbes et on perd. Ces 50 points marqués en 8es de finale nous avaient mis cette étiquette de super-favori et, pam, la sanction arrive la semaine d’après. Henri Sanz n’avait pas joué, c’était un leader, Marc Delpoux se pète le poignet, Francis Dejean était malade… Bref, l’hécatombe.

Le plus grand joueur que vous avez entraîné, il est au Racing ou à l’USC ?

Au Racing. Eric Blanc avait une capacité d’analyse instantanée de la situation. Le ballon sortait du ruck, il savait ce qu’il fallait faire. C’était un rassembleur. La différence que je fais avec Didier Codorniou que j’ai eu la très grande chance de coacher la saison suivante (91/92) c’est qu’il était difficile d’alimenter Codor car il renversait souvent les ballons d’attaque. C’était l’instinct pur… Il allait là où personne ne l’attendait, il avait des coups de génie, ce qui obligeait ses coéquipiers à toujours être en alerte pour aller le soutenir. Eric Blanc avait ce pouvoir d’analyse, il comprenait tout plus vite que les autres, un vrai stratège. On parle de deux très grands joueurs de rugby.

L’équipe qui a le mieux digéré la descente en Nationale ?

L’USC. C’est un exemple sur le fait de descendre et de, rapidement, être performant. Après un début hésitant, on a senti un collectif qui donne le maximum à ce niveau. Ils ont douté, c’est normal, mais le doute fait avancer, c’est un bon compagnon, il te permet de ne pas t’endormir.

Samedi, RCN ou USC ?

Je vois un match qui va se jouer au sprint, sans grandes échappées, les deux équipes vont se tenir, avec un léger avantage à Narbonne grâce au public. La grande inconnue c’est : vaut mieux jouer une semaine avant comme Carcassonne ou aller à Falgos comme l’a fait Narbonne. En fin de saison, il me semble que Narbonne aura cet avantage fraîcheur et celui du terrain. Puis on sent qu’il y a cette volonté, à Narbonne, qui est supérieure à celle de Carcassonne, de monter à l’étage supérieur.

"Ce derby n’a rien d’ordinaire"

Pour Sisquet, "le derby, c’est un match ordinaire joué dans une ferveur extraordinaire. Sauf que là, ce n’est pas ordinaire. C’est une demi-finale du championnat de France, jouée par deux équipes du même département, avec, au bout, la possibilité de faire un ou deux matchs de plus, pour monter en Pro D2. Il n’y a rien d’ordinaire. Jamais l’histoire des deux clubs n’avait enfanté d’un match comme celui-là".

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Les commentaires (8)
Anonyme56758 Il y a 10 jours Le 09/05/2024 à 10:37

C'est quand on voit les copains de collège qu'on se dit que le temps a passé...

pompons15 Il y a 11 jours Le 07/05/2024 à 18:06

un "grand monsieur" du rugby qui a su resté modeste et accessible malgré une carrière de joueur et d'entraineur remarquable chapeau SISQUET

pompons15 Il y a 11 jours Le 07/05/2024 à 18:06

un "grand monsieur" du rugby qui a su resté modeste et accessible malgré une carrière de joueur et d'entraineur remarquable chapeau SISQUET