Projet de loi sur la fin de vie : ce Catalan membre de la Convention citoyenne espère que députés et sénateurs se saisiront du sujet "sans politique politicienne"
Il y a un peu plus d’un an, la convention citoyenne sur la fin de vie, à laquelle le Toulougien Vincent Llobregat a participé, remettait ses conclusions au président de la République, se prononçant à plus de 75 % pour la nécessité d’ouvrir l’aide à mourir. À un mois de l’ouverture des débats à l’Assemblée nationale, il était encore à Paris ce dimanche 28 avril 2024 où il a rencontré ministres et Président Macron.
Avoir plus de 18 ans, être français ou vivre de manière stable sur le territoire français, avoir son discernement de manière pleine et entière, être atteint d’une maladie incurable engageant son pronostic vital à court ou moyen terme et subir des souffrances qui ne peuvent être soulagées.
Ce sont les conditions prévues par le projet de loi sur l’aide à mourir qui sera présenté à l’Assemblée nationale à partir du 27 mai prochain. Un projet de loi qui fait suite aux conclusions de la convention citoyenne sur la fin de vie, rendues il y a un peu plus d’un an, et à laquelle Vincent Llobregat, quadragénaire de Toulouges, a participé.
Un an après, les 184 membres de la convention ont été convoqués ce 26 avril 2024 par le président de la République Emmanuel Macron, afin d’échanger sur le cheminement qui a conduit à l’élaboration de ce projet de loi : "Il nous a présenté le modèle français sur la fin de vie, ni suicide assisté, ni euthanasie", explique Vincent Llobregat. C’est donc une "aide à mourir", plus pudique et très encadrée qui va être présentée aux députés dès le mois de mai.
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Selon le projet de loi, les médecins bénéficieront d’une clause de conscience, mais s’ils ne souhaitent pas aider leur patient à mourir, ils devront l’orienter vers un confrère qui accepte : "Ensuite, le médecin devra vérifier l’éligibilité du patient. Après acceptation, ce dernier aura deux jours de réflexion obligatoire. Au-delà de trois mois, il faudra refaire tout le processus de vérification. Et le patient aura bien sûr la possibilité de changer d’avis à tout instant", détaille Vincent Llobregat.
Un plan décennal sur la fin de vie
Avec ce dernier rendez-vous, les participants à la convention ont pu poser leurs questions à la fois au président, mais aussi aux ministres en charge de la question, comme la ministre de la Santé Catherine Vautrin. Le sujet des "court et moyen termes" a notamment pu être évoqué : "Le court terme va de quelques heures à quelques jours, le moyen terme de quelques semaines à quelques mois", précise Vincent Llobregat.
En plus du projet de loi, Emmanuel Macron a présenté à la convention citoyenne son plan décennal sur la fin de vie : "Au-delà de l’aide à mourir, il est prévu d’investir 100 millions d’euros supplémentaires chaque année pour la prise en charge des patients, la création d’unités de soins palliatifs (USP) supplémentaires et de lits. Par exemple, dans les Pyrénées-Orientales, il n’y a pas d’USP, il faut aller à Narbonne", explique encore le Catalan.
Il ne faudra pas espérer une promulgation de la loi avant l’année 2025 : "On sait qu’il y aura sûrement beaucoup d’allers et retours entre l’Assemblée nationale et le Sénat, et qu’il y aura beaucoup de débats. Mais j’espère que ça se fera dans le respect, comme ça a été le cas au sein de la convention citoyenne. Nous n’étions pas tous d’accord, mais on s’est écouté. Et j’espère que les députés et les sénateurs se saisiront de ce sujet de société, qui nous concerne tous, sans faire de politique politicienne", souhaite Vincent Llobregat.
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