Céret : A "Can Galy", c'est l'heure de la récolte des cerises
Pour le plus grand bonheur des fins gourmets, cette fin de semaine est marquée par le lancement de la récolte de cerises à Céret. Immersion chez Philippe Galy, producteur, juste avant sa toute première cueillette de la saison, particulièrement en avance.
Dans son champ du côté du Palau, Philippe Galy effectue un dernier tour de parcelle. "Demain, (aujourd’hui, ndlr) nous cuillerons", confie l’agriculteur. Il n’en reste pas moins attentif aux aléas climatiques. "La forte tramontane de ces derniers jours a bloqué l’alimentation de l’arbre", enseigne-t-il. Et les fortes pluies attendues pour la semaine prochaine pourraient venir jouer les troubles fêtes en venant « éclater » ce fruit roi de Céret : la cerise.
À cela s’ajoute, l’épisode de sécheresse qui sévit depuis de longs mois en pays catalan… Philippe, producteur indépendant de père en fils, en a vu d’autres. Et chaque nouvelle récolte amène son lot d’imprévus. "Cette année, la floraison a démarré début mars, mi-mars l’an passé, mais elle a été très étalée dans le temps. On a de l’avance, nous et le Gard, bien que le manque d’eau s’en ressente sur le calibre du fruit". Et ce n’est pas l’accompagnement en eau sur ce secteur de commune qui pourra faire des miracles. "Heureusement que nous l’avons mais on voit bien qu’il n’y a pas d’humidité naturelle au sol", explique-t-il avec pédagogie tout en venant caresser les quelques mauvaises herbes mi-sèches qui font de la résistance.
Fruit du beau temps
Sa cerise délicatement cueillie – par une équipe de 6 personnes composée de retraités et d’étudiants "il n’y a plus comme avant des saisonniers"-, est attendue sur les étals ce week-end. D’abord à Céret sur son stand, le samedi matin au marché, aux pieds des Arcades et les jours suivants devant entre la mairie et le Musée d’art moderne. Une autre partie de la production est « mise en marché » vers Saint-Charles à Perpignan.
"Nous livrons un produit fini trié et emballé" que le grossiste pourra expédier principalement vers le sud ouest (région bordelaise) et Paris. "La météo joue beaucoup : le consommateur aime le fruit quand il fait beau". 4 à 5 semaines seront nécessaires pour venir à bout de la totalité de son exploitation. La campagne sera plus longue pour d’autres. "Je produis principalement du burlat, je n’ai pas trop de tardives. Mais du fait de la floraison longue dans le temps, nous devons faire plusieurs passages".
Côté prix, si les premiers fruits d’un rouge vif peuvent afficher un chiffre record, ce dernier devrait rapidement se stabiliser. De quoi déguster, "une cerise à la bonne saveur et qui, au fil des jours, du fait de l’ensoleillement, va gagner en sucre". Un régal.
Face à l’envahisseur
Si elle est bien présente localement, la drosophila suzukii, ravageur redoutable des cerisiers, ne semble pas pour l’heure menacer les champs cérétans. Ce minuscule moucheron se distingue en se ruant sur des fruits parfaitement mûrs en les perçant pour y pondre ses œufs. Les larves rendent ensuite le fruit invendable car il perd ses qualités gustatives. Par chance, cette fameuse mouche, n’aime pas le vent ni les grosses chaleurs, elle apprécie plutôt la fraîcheur et l’humidité. Malheureusement, il est difficile d’agir sur la météo. En attendant, faute de mieux, Philippe Galy a installé des sortes de piège qu’il accroche à l’arbre afin que l’insecte se retrouve pris au piège.
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