Soins dignes et adaptés à domicile dans les Pyrénées-Orientales : "C’est une véritable urgence"

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  • Christian a besoin de soins infirmiers quotidiens à son domicile.
    Christian a besoin de soins infirmiers quotidiens à son domicile.
Publié le , mis à jour

À Saint-Nazaire, Jacqueline s’occupe de Christian, handicapé, et n’arrive pas à trouver le personnel soignant nécessaire.

En ouvrant la porte de la maison de Christian, Jacqueline a le regard grave. Depuis plusieurs mois, celle qui a été la compagne de Christian durant près de 20 ans, l’assiste dans son quotidien. Du lever le matin au coucher le soir, tout en travaillant. Alors qu’elle habite à Saint-Cyprien et se déplace à vélo. Été comme hiver. "Le 28 décembre 2022, Christian a dû subir une endoscopie en urgence à l’hôpital. Il a fait un arrêt cardiaque et le cerveau n’a pas été oxygéné, avec des séquelles lourdes, raconte-t-elle. Il passe 19 jours en réanimation, puis dans le service gastro. Il rentre à son domicile le 2 mars 2023".

"Il ne peut pas rester dans cette situation"

Cette hospitalisation est une nouvelle étape difficile pour Christian, 62 ans et en fauteuil roulant depuis 2007 en raison d’une polynévrite. Une étape qui le handicape encore un peu plus, lui fait perdre la mémoire, le déconnecte souvent et l’empêche, par exemple, de passer seul du lit au fauteuil. "Une kiné passe deux fois par semaine pour ses jambes. Au départ, il y avait aussi une ergothérapeute. Tous les jours, une heure à midi et une heure le soir, une aide à domicile est présente pour les repas et le ménage, poursuit-elle. Mais pas d’infirmier ou d’aide soignant, alors qu’en plus des soins d’hygiène deux fois par jour, il doit recevoir des soins pour des escarres et une mycose. J’ai contacté des infirmiers dans les alentours, sans réponse positive, son cas étant trop lourd. Où est-ce que je vais en trouver ? J’ai alerté les services sociaux, le conseil départemental, le dispositif d’appui à la coordination (DAC)… C’est une véritable urgence, se désole Jacqueline, épuisée par la situation. Je suis dépassée".

Dernièrement, elle a consulté un juriste afin de trouver du soutien dans les démarches à accomplir pour obtenir la prise en charge à laquelle il a droit. "Il va écrire à la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et je vais le faire aussi. Christian doit être orienté vers des personnels compétents. Il ne peut pas rester dans cette situation". D’autant que sa santé se dégrade encore un peu plus et qu’aujourd’hui il doit prendre des médicaments quatre fois par jour.

"Garantir sa sécurité"

Du côté de l’Union départementale des associations familiales des P.-O. (Udaf), Christian étant sous tutelle, Agnès Francis, directrice adjointe, assure que tout est fait "pour trouver les personnes-ressources pour intervenir. Nous sommes confrontés au manque criant de services infirmiers et de professionnels de la santé et des soins sur le territoire. C’est une véritable problématique qui engage le collectif. Nous souhaitons respecter son choix de vie de maintien à domicile et essayons de mettre en place l’étayage nécessaire. Nous ne lâchons rien, mais si nous n’y parvenons pas, nous envisagerons un placement en établissement pour garantir sa sécurité".

Jacqueline, qui a remué ciel et terre, ne sait plus vers qui se tourner pour assurer à Christian une prise en charge adaptée et digne à domicile. Alors, elle ne lâche pas son bâton de pèlerin et continue à taper à toutes les portes dans l’espoir d’être entendue.

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Les commentaires (1)
Anonyme55184 Il y a 10 jours Le 23/04/2024 à 17:25

Malheureusement, quand la personne est trop dépendante et qu'elle est seule, la solution est le placement... Mais encore faut il que le malade l'accepte, je pense que l'on ne peut pas aller contre sa volonté. Le manque cruel de personnel soignant amène à des situations douloureuses, à des déchirements dans les familles.