"Nous tenons vraiment à la remercier" : une cliente lance une cagnotte en ligne pour sauver une boulangerie de Lézignan-Corbières

  • Chantal et Nicolas Geray (à droite), avec leur boulanger, s’accrochent pour ne pas tirer le rideau.
    Chantal et Nicolas Geray (à droite), avec leur boulanger, s’accrochent pour ne pas tirer le rideau. A.C.
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Arnaud Chabé

Une cliente de la boulangerie Au bon pain, sur l’avenue Wilson à Lézignan-Corbières, a eu l’idée de venir en aide à Nicolas et Chantal Geray en proie à d’importantes difficultés financières. Augmentation du prix de l’électricité, remboursement des exonérations de l’Urssaf pendant la période Covid, inflation sur le coût des matières premières… le couple doit réunir 7 000 € pour apporter de l’air à sa trésorerie. Sinon, il devra tirer le rideau.

"C’est notre dernier baroud d’honneur". Nicolas Geray le sait : si la cagnotte en ligne lancée par l’une des clientes de sa boulangerie ne réunit pas 7 000 €, il devra tirer le rideau. La faute à la hausse des tarifs de l’électricité mais pas seulement. "Nous devons rembourser l’Urssaf après les aides de la période Covid. Et comme nous sommes en redressement judiciaire depuis le mois de juin dernier, nous devons régler, via le tribunal de commerce de Narbonne, ce que nous devons à nos débiteurs. Ajoutez à cela l’inflation sur le coût des matières premières que nous ne pouvons répercuter sur nos clients, et on arrive à une situation économique très fragile".

On a senti une nette baisse de l’activité depuis la fin de l’année dernière

Et puis, il y a aussi un contexte particulier avec des fêtes de Pâques décalées d’un mois qui n’ont pas forcément bien fonctionné, la baisse du pouvoir d’achat touchant tout le monde… Sans parler de la concurrence : "Il y a des enseignes de la grande distribution qui font un peu n’importe quoi. L’autre jour, à la radio, l’une d’entre elles proposait les quatre baguettes au prix d’1,10 € : c’est le prix d’une seule chez moi. Si j’appliquais ce genre de tarif, il faudrait que j’en vende une pour en offrir trois…" Les travaux du centre-ville ont également impacté l’activité même si la boutique est éloignée du cours de la République : "On a senti une nette baisse de l’activité depuis la fin de l’année dernière. Seul point positif, la mairie nous a accordé deux places d’arrêt minute… qui ne sont, hélas, pas respectées", souligne encore Nicolas Geray.

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C’est la raison pour laquelle, avec son épouse, Chantal, il a dû se séparer de sa vendeuse qui tenait le magasin le mercredi et le jeudi matin : "Du coup, j’assure la vente le mercredi et je ferme le jeudi pour souffler un peu. Désormais, je réfléchis à me séparer de mon boulanger même s’il n’a qu’un petit contrat de 15 heures… On essaie de trouver des solutions mais tout est de plus en plus compliqué".

Donner un peu d’air à la trésorerie de l’entreprise

Heureusement, Nicolas avait conservé son compteur bleu d’EDF qui lui a permis de tenir le coup : "Mais on passe quand même de 500 à 800 € par mois de facture. C’est bien simple, aujourd’hui, 80 % de notre chiffre va à l’Urssaf, puis à la TVA, à la CFE… et à EDF. En l’état actuel des choses, nous pouvons tenir jusqu’au mois de juin, pas plus".

 

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Une situation qui a ému Sylvie, cliente de la boulangerie Au bon pain : "Nous tenons vraiment à la remercier, ce serait inespéré si l’on pouvait réunir ces 7 000 €", lâche Chantal, très touchée par ce geste. Une somme qui permettrait de donner un peu d’air à la trésorerie de l’entreprise : "Elle permettrait déjà de régler ce que l’on doit auprès du tribunal administratif et de nous donner un peu d’oxygène", ajoute Nicolas qui, malgré les difficultés, garde encore une lueur d’espoir.

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Les commentaires (5)
Intelo Il y a 2 jours Le 01/05/2024 à 12:56

C'est triste mais si les journalistes se renseignaient, un peu, ils ne sont pas les seuls à être victimes de nos gouvernants et pas que dans le commerce, que ça ferme.
Il faut se souvenir du harcèlement des démarcheurs pour nous faire quitter edf. Quand ils ont eu assez d'abonnés, ils ont fait flamber les prix. S'il n'avait pas eu le problème russe, ils aurait trouvé autre chose pour arriver à leur fin. Ces procédures d'arnaque ont été exigées par Bruxelles, il ne faut pas l'oublier

Michaël Il y a 10 jours Le 23/04/2024 à 13:14

Bonjour à tous,

Quelle stupidité d'avoir tout fermé alors qu'il ne s'agissait d'une grosse grippe; des scientifiques avaient alerté le président des français.

Mais tout ce cinéma, n'était-ce pas tout simplement voulu par l'élite ?

C'est bien triste de jouer ainsi avec le peuple.

En espérant qu'ils sauvent leur entreprise, bon courage à Chantal, Nicolas ainsi qu'à leur boulanger.

Bien cordialement,

Michael

Gaga11 Il y a 11 jours Le 22/04/2024 à 15:51

plutôt que de s'épuiser à repousser l'échéance , ils feraient mieux de déposer le bilan et de passer à autre chose
là ils s'esquintent la santé pour rien , il vaut mieux qu'ils redeviennent employés (au moins quelques temps) et remettent les choses à plat

Laule2 Il y a 10 jours Le 23/04/2024 à 09:51

@ Gaga11 : Oui, je suis assez d'accord avec vous.

GALACTOIRE Il y a 10 jours Le 23/04/2024 à 14:52

S'ils sont en redressement judiciaire, c'est soit sur demande d'un créancier, soit qu'ils ont déposé leur bilan.
Dans les 2 cas, pourquoi le déposer à nouveau ?