Carcassonne : le fumeur de crack vendait des stupéfiants à la cité Fleming pour financer sa consommation personnelle de cocaïne

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  • Cette affaire a été jugée ce lundi 22 avril, au palais de justice de Carcassonne.
    Cette affaire a été jugée ce lundi 22 avril, au palais de justice de Carcassonne. L'Indépendant - CLAUDE BOYER
Publié le , mis à jour
Yannick Bonnefoy

Ce lundi 22 avril, un Carcassonnais de 24 ans a été jugé en comparution immédiate pour répondre de cession et de détention non autorisée de stupéfiants. Plus consommateur de cocaïne que revendeur à des fins lucratives, il a été condamné à six mois de prison assortis d’un sursis probatoire.

En détention à la maison d’arrêt de Carcassonne depuis le 3 avril, dans le cadre de la mise à exécution d’une peine de deux mois suite à la révocation d’un sursis en cours, c’est sous escorte des agents de la pénitentiaire que Jordan (prénom d'emprunt) est arrivé devant le tribunal ce lundi après-midi. Âgé de 24 ans, ce Carcassonnais avait à répondre de cession et de détention de résine de cannabis, et de cocaïne. Les faits en question remontent au 1er avril dernier, à Carcassonne. Ce jour-là, alors qu’ils surveillent un point de deal de la cité Fleming pour l’opération "Place nette", les policiers vont constater le petit manège d’un individu qui a d’abord des échanges verbaux avec des automobilistes, puis qui revient vers eux après avoir fait un passage éclair par des bâtiments voisins. Des transactions semblent s’opérer. Durant trois quarts d’heure, on parle d’une quinzaine de transactions constatées par les policiers. À 16 h 40, après avoir cerné les deux bâtiments, les forces de l’ordre vont ainsi procéder à l’interpellation de Jordan qui va tenter de fuir. Sur lui, une pipe à crack et de l’ammoniac vont être retrouvés, ainsi 0,4 g de résine de cannabis et 2,6 g de cocaïne. Lors la perquisition menée ensuite dans le hall d’un des bâtiments où il avait l’habitude d’entrer et de sortir, ce sont 75 g de résine de cannabis et 30 g de cocaïne de plus qui seront saisis, ainsi que des cartouches de cigarettes de contrebande…

Je fumais tranquillement ma cocaïne, et vous me mettez tout ça sur le dos !

Lors de sa garde à vue, Jordan a reconnu avoir fumé de la cocaïne juste avant son interpellation. De ce qui a été retrouvé en sa possession, il a indiqué que c’était pour sa consommation. Le reste n’étant pas à lui. Il dit n’avoir jamais vendu de produits stupéfiants, mais qu’il fume entre 30 et 50 € de cocaïne par jour. Devant le tribunal, le son de cloche a été le même : "J’étais là-bas pour fumer de la cocaïne, pas pour vendre. Si je faisais des allers et retours, c’était pour voir si le charbonneur (le dealer, Ndlr) était là. Je fumais tranquillement ma cocaïne, et vous me mettez tout ça sur le dos !" En fait, Jordan se présente comme une âme charitable ayant juste servi d’intermédiaire pour renseigner les automobilistes en quête de produits stupéfiants. De la personnalité du prévenu, on apprend qu’il vit à la rue et parfois chez sa copine. Pour subvenir à ses besoins, il perçoit l’allocation adulte handicapé (AAH) pour sa schizophrénie, ainsi qu’une prime pour son activité de livreur Uber Eat : 1 200 € par mois. Il a six mentions à son casier judiciaire, toutes en lien avec les stupéfiants.

C’est quelqu’un qui est victime de sa propre consommation, mais qui a cette volonté de reprendre sa vie en main.

Pour le ministère public, le substitut du procureur est revenu sur la personnalité du prévenu, "qui est un véritable consommateur, client de drogue dure. Ça ravage littéralement son cerveau". Pour autant, le magistrat estime qu'"il ne peut pas s’acheter sa consommation sans vendre, au regard de sa consommation importante…" La peine de dix mois de prison, assortie d’un sursis probatoire de deux ans, a ainsi été requise. À la défense, Me Catherine Jocteur-Monrozier a parlé de "la situation fragile" de son client, "qui est quelqu’un de malade diagnostiqué schizophrène. C’est quelqu’un qui est victime de sa propre consommation, mais qui a cette volonté de reprendre sa vie en main. Il est récupérable !" À l’issue de son délibéré, le tribunal présidé par Anne Nappez a requalifié les faits en "cession de stupéfiants à autrui en vue d’une consommation personnelle" et "usage de stupéfiants", et finalement condamné Jordan à six mois de prison, assortis d’un sursis probatoire pour une durée de dix-huit mois. Durant ce temps, où il sera suivi par le service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip), il aura l’obligation de se soigner, de travailler et de payer les sommes dues au Trésor Public.

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