"Je vais réaliser un rêve, vivre intensément la ville mythique" : la passion d'un Narbonnais pour les pompiers de l'Antiquité l'emmène à Rome
Un Narbonnais est en partance pour Rome, où, dimanche 21 avril, il défilera en tenue de vigile, les pompiers de l'Antiquité, sous la bannière de la province de la Narbonnaise.
Féru d’histoire, Guy Béziade se glisse à ses heures perdues dans la peau d’un vigile, un ancien pompier romain. Dimanche 21 avril, aux côtés d’un autre passionné, un Sigeanais, il défilera dans Rome en costume, lors de la fête de la célébration de la création de la ville éternelle. "Je vais réaliser un rêve : vivre intensément la ville mythique, défiler sous la bannière de Narbonne. Quelle fierté !" Chaque 21 avril, Rome fête sa fondation datée selon les écrits de Virgile en 753 avant Jésus-Christ.
Ce Narbonnais, agent municipal, ancien guide conférencier dans un musée, se produit volontiers en costume de vigile lors de tournages historiques tout en participant régulièrement aux Journées du patrimoine au Clos de La Lombarde et aux Journées Européennes de l’Archéologie. "J’ai participé au tournage d’une émission de Stéphan Bern au village gaulois de Rieux-Volvestre et au film de Marc Azéma pour le Narbo Via."
Pompier et policier à la fois
Les vigiles avaient un rôle multiple : "Ils étaient à la fois policiers et pompiers. Sous l’empire d’Auguste, ils ont été regroupés en cohortes dans des casernes sous la direction d’un préfet, et patrouillaient la nuit dans les villes". Ils étaient également chargés d’allumer les torches et de les éteindre à la pointe du jour. Lorsqu’ils arrêtaient un voleur, ils le remettaient aux mains d’un tribun militaire. En présence d’un incendie, l’un d’entre eux soufflait dans une longue corne pour alerter la population.
Des pompes à eaux étaient activées et les citoyens formaient une chaîne humaine. "Ils n’avaient pas les moyens d’éviter l’effondrement des maisons et tâchaient d’éviter la propagation des flammes à des quartiers entiers. Des draps étaient tendus entre les habitations en été pour éviter les grosses chaleurs, et les vigiles, à l’aide de longues cisailles, déchiraient ces draps, pour arrêter le feu."
Certains étaient même dotés de catapultes qui sacrifiaient des maisons pour en épargner d’autres. Des quartiers entiers dans l’Antiquité ont été la proie de flammes, ce que les archéologues dévoilent dans les chantiers de fouilles.
"Ils étaient vêtus de cuir censé les protéger du feu, portaient un seau, une couverture, une hache et des cordes." Les vigiles vérifiaient également l’entretien et le fonctionnement des fontaines, des thermes, les branchements des aqueducs et les citernes d’eau des édifices publics.
Au sein de l’association régionale Cohorte Urbanae, présidée par Marco Mililli, Guy Béziade se retrouve mêlé à des passionnés qui, pendant leurs temps de loisirs, mettent en scène ces anciens pompiers gardiens de l’ordre. Mais dimanche à Rome, à l’issue du défilé, ils seront présentés à l’empereur. "Moi qui ne suis jamais allé à Rome… C’est le graal !" Et Guy Béziade de conclure : "C’est dommage que Narbonne, dont le passé est si riche, n’ait pas une fête antique où l’on pourrait rappeler les fonctions de chacun pendant l’Antiquité". Les touristes en tout cas apprécieraient le lien avec la ville antique.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?