Carcassonne - Exposition : Elia Pagliarino présente "Le bestiaire : entre émerveillement et effroi"
Le Centre international de séjour (CIS) Lamourelle présente l'exposition de Elia Pagliarino : "Le Bestiaire : entre émerveillement et effroi" jusqu'au 18 février 2022. Une série d'œuvres rassemblant histoire, sciences, sciences sociales et ethnologie.
Elia Pagliarino est une artiste originaire de l'Ariège. Elle s'est installée à Moux, village à côté de Lézignan. Cela fait environ 7 ans qu'elle a décidé de se consacrer à ce métier à temps plein, après avoir travaillé dans la communication. "Pour le faire correctement, il faut y être émergé au quotidien. Il y a beaucoup de travail de fond pour constituer des séries telle que celle que j'expose en ce moment", explique Elia Pagliarino.
Les espèces en voie d'apparition
"Les espèces en voie d'apparition, c'est en réaction avec toutes ces espèces qui disparaissent, je voulais en créer des nouvelles. Cela permet de transmettre ce qu'est la biodiversité, les espèces, celles qui disparaissent, leurs particularités, leur physique, leur mode de vie...J'ai ainsi créé 35 spécimens", raconte l'artiste. Elle s'est appuyée sur les travaux de Pascal Picq, paléoanthropologue, qui disait que "l'homme est le seul animal à penser qu'il n'est pas un animal". Alors Elia Pagliarino a pensé à des croisements, entre hommes et animaux, elle a créé des espèces, leur a donné des caractéristiques. Chaque œuvre, est accompagné d'une étiquette, reprenant les codes des musées d'histoires naturelles, où elle écrit le nom de l'espèce en latin, le lieu d'habitat, son mode de vie, la date à laquelle il a été découvert : qui correspond à la date de création de l'œuvre. "Il y a ce côté imaginaire, ludique, et ce côté qui permet de réfléchir sur la biodiversité, la complémentarité des espèces, sur le fait que nous humain avons un certain anthropocentrisme : nous pensons être au-dessus des autres espèces et ces œuvres nous permettent de nous mettre tous au même niveau".
Les contes sauvages : le bestiaire humain exubérant
Les "contes sauvages" se présentent sous la forme d'œuvres en grand format vertical. "Ces œuvres sont en rapport avec les contes pour enfants, qui ne sont pas toujours très féeriques. J'ai dessiné des corps d'humains, sur lesquels j'y ai mis des masques d'animaux. Ce rôle de masque a une vraie fonction dans beaucoup de cultures. Il permet d'avoir une deuxième lecture de la personne : il y a l'humain lui-même, qui a une personnalité et qui va, avec son masque, en couvrir une deuxième. Et cette association va créer quelque chose. J'ai essayé de jouer sur l'ambiguïté des personnes, c'est une certaine façon de parler de la différence. Cette façon de présenter les personnages de mes œuvres est une façon de dire qu'il ne faut pas s'arrêter sur le physique, sur les stéréotypes" commente-t-elle.
Les balises : chroniques de vies du monde entier
Les céramiques exposées, Elia Pagliarino les appelle les "balises". Cette fois-ci, elle parle d'histoires vraies qu'elle récolte un peu partout dans le monde. "Je raconte des histoires d'hommes, de femmes, des histoires individuelles, de tribus. Je ne voyage pas tant que ça mais je voyage grâce à mon travail. J'apprends de mes lectures, des ouvrages, des reportages, et chaque fois qu'un sujet m'intéresse, je vais fouiller, croiser les informations que j'ai", raconte-t-elle.
A lire aussi : Rencontre autour du livre d’art d’E. Pagliarino
Une exposition au CIS
C'est la première exposition présentée par le Centre international du séjour Lamourelle de Carcassonne, ouvert le 6 septembre dernier. "On a souhaité élargir notre éventail d'offres avec l'art contemporain. Nous accueillons des artistes de la région, pour des expositions d'une durée d'environ un mois", explique Virginie Vales, coordinatrice des projets culturels.
J'ai déjà un compte
Je me connecteSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?